Plan de transformation de l’économie française : focus sur l’énergie

Le Shift a pu consolider une Vision globale_v1 du Plan de transformation de l’économie française (PTEF), grâce aux nombreux retours engrangés depuis la publication de la Vision globale_v0 le 16 juillet. Nous vous proposons ici de découvrir l’une des 20 synthèses et la fiche associée, chacune faisant entre 1 et 2 pages : ensemble, elles constituent le Rapport de Synthèse.

La fiche synthétisée et mise à disposition sur cette page est un document de travail.

  • La fiche présentée traite d’un sujet parmi une vingtaine, qui sont intriqués les uns aux autres. Ensemble, ces fiches reflètent l’état d’avancement de notre travail de définition d’une vision cohérente, multisectorielle, d’une économie transformée – appelée Vision globale_v1 (celle-ci sera publiée plus tard en intégralité, sous la forme d’un Rapport Complet).
  • Cette vision globale reste à parfaire (encore), à débattre (toujours), et à compléter (bien sûr !) par des propositions de mesures opérationnelles avant de devenir un plan (un vrai ?) à proprement parler.
  • Cette vision globale de la transformation sert ainsi de point de départ pour mobiliser les acteurs sectoriels et territoriaux concernés. Le but de cette mobilisation : recueillir leurs avis, faire avancer les réflexions sur la décarbonation et la résilience dans leurs domaines respectifs, et ce faisant élaborer, secteur par secteur, des mesures plus concrètes permettant de déclencher la transformation dans les bons ordres de grandeur.
  • Ces démarches et leurs résultats alimenteront de manière originale et, nous l’espérons, utile, le débat public précédant l’élection présidentielle française de 2022. Cette deuxième étape débute maintenant.

En vue d’alimenter le travail sectoriel et de nourrir le débat public français, Les Shifters (l’association des bénévoles du Shift) mènent entre octobre 2020 et l’été 2021 une grande consultation sous le nom de code de « Big Review ». Pour participer, pas besoin d’être un expert, c’est votre avis de citoyen qui compte ! Si vous voulez participer, quatre moyens de vous impliquer :

  • Donnez votre avis en répondant au questionnaire en ligne et en encourageant votre entourage à le faire : http://www.bit.ly/3k9rKju
  • Participez à un atelier de discussion en vous inscrivant à l’une des prochaines sessions : https://www.weezevent.com/bigreview 
  • Devenez-vous aussi Shifter et organisez un atelier de discussion pour mobiliser votre entourage : https://bit.ly/2FAxZhh
  • Suivez le Shift Project et les Shifters sur les réseaux sociaux et partagez les informations relatives au PTEF et à la Big Review.
  • Notre objectif est de recueillir au moins 10.000 réponses au questionnaire et d’organiser 1000 discussions sur l’ensemble du territoire, alors nous avons besoin de vous pour construire collectivement ce nouveau projet de société !

Documents

Fiche de synthèse
Energie
Avancement du PTEF à octobre 2020

Fiche sectorielle longue
Energie
Avancement du PTEF à fin 2020

20 Fiches compilées
Rapport de Synthèse
Avancement du PTEF à octobre 2020

Secteurs et chantiers du PTEF

Synthèse de la fiche Energie du PTEF 

Le secteur aujourd’hui

Le secteur de l’Énergie dans le Plan de transformation (PTEF) comprend deux volets : d’une part, le secteur industriel de l’énergie (production, transformation, transport et distribution), et d’autre part, un chantier transversal de cohérence macro-énergétique du Plan. La consommation finale d’énergie en France repose à plus de 57 % sur les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Ces énergies fossiles sont en quasi-totalité importées et placent donc la France dans une situation de dépendance vis-à-vis des pays fournisseurs. Ainsi, l’industrie de l’énergie a contribué à émettre 45 millions de tonnes (Mt) de CO2eq en 2020. Malgré cela, le mix électrique français est relativement décarboné en raison principalement de la part importante que représente le nucléaire, l’hydroélectricité ainsi que les autres formes d’énergies renouvelables. À l’inverse, le domaine des transports, de l’industrie, ou encore le domaine du bâtiment (en particulier pour ses besoins en chaleur) restent fortement tributaires des produits pétroliers et du gaz naturel importé  : 90 % pour les transports, 49 % pour l’industrie et 42 % pour le logement.

Les outils de la transformation

Les impératifs de décarbonation de l’économie imposent une modification des vecteurs énergétiques spécifiques à chaque secteur. Le domaine des transports fait ainsi appel à plus d’énergie électrique avec le passage d’une grande partie du parc de voitures et véhicules utilitaires légers à la propulsion électrique. Certains besoins de transport ne peuvent cependant pas être électrifiés. Dans ce cas, des carburants liquides de type biodiesel doivent être envisagés. Pour le secteur agricole et forestier, l’essentiel des besoins en énergie devront être couverts par des biocarburants et du bois-énergie pour les travaux des champs, la génération électrique et la chaleur. L’excédent de ces produits permettra d’alimenter certains des besoins des autres secteurs. Les secteurs du bâtiment doivent quant à eux se décarboner en abandonnant totalement l’usage du fioul et en quasi-totalité du gaz naturel pour ses besoins en chaleur au profit des pompes à chaleur, du bois-énergie, du biogaz, du solaire thermique ou encore des réseaux de chaleur urbain. En conséquence, les besoins en électricité du secteur vont augmenter significativement. Enfin, le secteur de l’industrie verra ses besoins en énergie augmenter sous l’effet notamment de la relocalisation de certaines filières.

Le secteur à l’issue de la transformation

À l’issue de la transformation de l’économie, des modifications importantes se sont opérées sur ses besoins en énergie. Tout d’abord, la consommation globale d’énergie finale de l’économie a chuté de 35 %, passant de 141 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) d’énergie chaque année en 2020 à 91 Mtep/an en 2050, et ce grâce aux efforts de sobriété et à la plus grande électrification des différents secteurs. Dans le même temps, la part du vecteur « électricité » est passée de 27 % à 52 % dans le mix d’énergie finale. Les besoins en carburants liquides ou gazeux qui existent encore en 2050 sont assurés en partie par la production de biogaz et de biocarburants de l’agriculture et du secteur forestier, mais également grâce à la production d’hydrogène par électrolyse, ou de méthane grâce au procédé « power to gaz ». Le choix d’une production par biogaz ou biocarburants sans importation mènerait à une forte emprise au sol ; celui de passer par l’hydrogène ou le power-to-gaz issus de l’électrolyse mènerait à une forte augmentation de la consommation d’électricité. Ces éléments plaident en faveur d’une réduction plus forte des besoins en carburants liquides et gazeux dans notre PTEF.

Les questions qui nous restent à explorer

  • Dans le secteur : plusieurs mix électriques post-transformation doivent être étudiés du point de vue de leur impact carbone et matériel.
  • En lien avec le reste de l’économie : les bilans énergétiques de certains secteurs de l’économie sont encore à préciser ou affiner ; en particulier ceux du secteur de l’industrie (bilan énergétique pour l’instant supposé égal à l’actuel), du logement, de l’agriculture et des forêts.

L’emploi

Des reconfigurations du paysage de l’emploi dans le secteur de l’énergie sont à prévoir, mais elles restent à définir.

Les impacts

  • Les plus: le secteur de l’énergie est capable de répondre aux besoins de chacun des secteurs de l’économie sans dépendre des combustibles fossiles. Le secteur a drastiquement réduit ses émissions de gaz à effet de serre, et est davantage résilient face aux contraintes physiques (climat, choc pétroliers…).
  • Les limites: le secteur de l’énergie pourrait augmenter son empreinte au sol si le choix est fait d’augmenter les cultures dédiées aux biocarburants et au biogaz. L’augmentation de l’utilisation du vecteur électrique rend la société davantage exposée à une défaillance sur le réseau électrique.

Votre contribution est encore possible pour la suite du travail : elle pourra être sectorielle, transversale, porter sur la valorisation et vulgarisation du travail ou consister simplement à vous rendre disponible pour un entretien avec l’équipe du Shift Project dans votre domaine d’expertise. Pour les plus motivé.e.s d’entre vous, rendez-vous sur cet autre formulaire en ligne pour proposer votre contribution : vous serez sollicité.e le moment venu.